Pourquoi on nous demande toujours d’être « exemplaires » et comment arrêter de s’épuiser
Le constat
Tu connais cette pression : être excellente dans ton job, parfaite dans ton code vestimentaire, impeccable dans ta posture pro… Comme si une femme noire devait prouver trois fois plus pour que « ça » suffise.
Le pire ? On l’intériorise. On devient celle qui « montre qu’on peut », qui « réussit malgré », qui « ne se plaint pas ».
Résultat : épuisement, perfectionnisme, doute interne.
Ce que ça cache
Le message implicite : tu dois faire plus pour être vue, entendue, valorisée.
Le piège du jeu de la performance : on mesure sa valeur à louter, à l’apparence, à ce qu’on produit — pas à ce qu’on est.
Le syndrome de la femme noire modèle : devoir être irréprochable pour ne pas alimenter les stéréotypes.
L’épuisement silencieux : à force de courir, on oublie de se poser, de respirer, de se demander : « Et moi ? »
Les conséquences concrètes
- On en fait trop, tout le temps : plus d’heures, plus de tâches, plus de gestion émotionnelle.
- On s’usurpe : à force de contenter un standard qui n’est pas le nôtre, on se perd.
- On culpabilise quand ça craque : « Ce n’est pas normal que je sois fatiguée… je devrais tenir. »
- On évite de dire non, de poser ses limites… parce qu’on doit prouver.
- On finit parfois par s’auto-saboter ou baisser les bras.
Et si on arrêtait d’y jouer ?
Voici 4 pistes pour sortir de ce cycle et créer ton propre standard de réussite.
Redéfinir le succès selon toi
- Pose la question : à quoi ressemble ma réussite si je ne suis pas en mode parfaite ?
- Identifie ce qui te nourrit vraiment : satisfaction, impact, liberté, équilibre.
- Arrête de mesurer ta valeur sur le baromètre des autres. Comme le dit Nicolas Sarrasin : « À mesure qu’on utilise des critères extérieurs pour nous évaluer, on érode notre vision de nous-même. »
Poser ses limites (oui, dès le début)
Exemple réel : Maëva partage qu’elle était la seule femme noire dans sa boîte, subissait des blagues racistes, puis a pris son courage en main pour dire : « Ces remarques, ça ne passe plus. »
- Fixe tes lignes rouges et dis-le.
- Prends le micro. Pas plus tard : maintenant.
- Si on ne te respecte pas, pas de honte à changer d’équipe, d’environnement, de boîte.
Sortir du piège de « je dois tout bien faire »
Le perfectionnisme est un voleur d’énergie.
- Autorise-toi à faire « assez bien ».
- Quand tu te vois penser : « Je dois faire 100 %, sinon je ne suis pas légitime », stoppe-toi.
- Rappelle-toi : être parfait n’est pas ce qui t’alignera, mais être authentique, oui.
Construire un réseau (dont tu es l’architecte)
Tu n’es pas seule. Le réseau fait la différence.
- Trouve des femmes qui te comprennent, qui partagent ton récit.
- Devient à ton tour mentore. Le mentorat, ce n’est pas une opération « je donne », c’est un échange.
- Crée des repères, des alliées, des soutiens. C’est ce qui te fera tenir quand les choses tanguent.
Tu n’as pas à être exemplaire pour avoir ta place
Tu n’as pas à sacrifier ton bien-être pour prouver que tu vaux.
Tu n’as pas à mesurer ta valeur selon un standard qui ne te ressemble pas.
Tu es ici. Tu es visible. Tu es légitime.
Pose tes limites. Reformule ton succès. Ressers ton réseau. Et choisis le rythme qui te permet d’exister — pas seulement de réussir.
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Stratégies de carrière pour lutter contre le syndrome de l’imposteur
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