15/7/25
Dans un monde du travail encore imprégné de normes culturelles dominantes, beaucoup de femmes noires adoptent un "masque professionnel" pour s’adapter et se protéger. Ce masque, loin d’être anodin, peut devenir un véritable poids au fil du temps.
Le masque professionnel prend souvent la forme d’une hyper-adaptation aux codes implicites de l’entreprise. Cela inclut le langage verbal et non verbal, le ton employé, les vêtements, ou encore le degré de spontanéité dans les échanges.
Pour les femmes noires, cette adaptation peut être exacerbée par la peur d’être perçue comme « trop émotionnelle », « trop agressive », ou « pas assez professionnelle ».
Derrière cette attitude se cache une stratégie de protection contre les discriminations, les microagressions ou les stéréotypes. Mais à force de vouloir éviter les remarques déplacées ou les jugements, certaines finissent par s’éloigner de leur identité profonde.
Endosser un masque au quotidien n’est pas sans conséquence. Ce processus génère souvent :
Une étude menée par le cabinet Catalyst montre que les personnes racisées, en particulier les femmes, qui ressentent le besoin de se conformer constamment au milieu professionnel, déclarent des niveaux plus élevés de stress et un engagement moindre au travail.
Ce mal-être peut aussi impacter les performances, car il devient difficile d’exceller quand une partie de son énergie est consacrée à se contrôler et à surveiller son image.
Dans beaucoup d’environnements professionnels, les normes valorisées sont issues d’un modèle culturel eurocentré. Les femmes noires peuvent se sentir en décalage, voire en insécurité psychologique, surtout lorsqu’elles sont les seules représentantes de leur groupe.
Le masque professionnel devient alors une manière de se rendre « acceptable » aux yeux de l’organisation. Ce phénomène est accentué par des expériences passées de rejet, de moqueries ou d’exclusion.
Briser le cercle du conformisme ne signifie pas tout révéler de soi, ni renoncer à toute adaptation. Il s’agit plutôt de trouver un équilibre entre l’authenticité et le cadre professionnel.
Créer un environnement de travail inclusif ne dépend pas uniquement des individus. Les organisations ont un rôle essentiel à jouer. Cela passe par :
Favoriser un climat de confiance, où chacun se sent libre d’être lui-même, est un levier puissant pour la performance collective.
Pour aller plus loin sur les dynamiques de confiance et de visibilité en entreprise, nous vous conseillons la lecture de l’article Le regard qui change tout
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