Gérer la culpabilité liée au repos : un enjeu féminin et générationnel

13/5/25

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Combien de fois vous êtes-vous sentie coupable de ne rien faire ? De prendre une pause alors que votre to-do list déborde ? Cette sensation, pourtant si courante, n’est pas anodine. Pour de nombreuses femmes, en particulier noires et afro-descendantes, la culpabilité liée au repos est le fruit d’un héritage culturel et familial profondément ancré.

La culture de la performance : un conditionnement insidieux

Dans de nombreuses familles, le repos n’a jamais été présenté comme un droit, mais comme un luxe. Nos mères, nos tantes, nos grands-mères ont souvent été des figures de force, de résilience et de don de soi. Toujours en action, toujours au service des autres, elles ont rarement montré l’exemple d’un repos assumé.

Ce modèle, même s’il a été nécessaire à une époque, laisse des traces. Il nous pousse à associer notre valeur à notre capacité à produire, à être utile, à cocher des cases. Résultat : dès qu’on ralentit, on se sent fautive.

Une charge mentale invisible mais pesante

La culpabilité liée au repos n’est pas simplement une pensée fugace. Elle agit sur notre stress, notre énergie et notre estime de soi. Elle nous pousse à ignorer les signes de fatigue, à repousser les moments de pause, à dire oui alors que l’on aurait besoin de dire stop.

Ce mécanisme est particulièrement présent chez les femmes qui jonglent avec plusieurs rôles : professionnelle, mère, partenaire, militante, etc. Dans ce contexte, le repos devient un champ de tension intérieure plutôt qu’un espace de récupération.

Déconstruire la culpabilité, pas à pas

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut apprendre à se libérer de cette culpabilité. Voici quelques pistes pour amorcer ce changement :

Identifier les messages hérités

Quels sont les récits que vous avez intégrés sur la valeur du travail, le mérite, le repos ? Sont-ils encore pertinents pour la vie que vous souhaitez construire ?

Redéfinir la productivité

Et si être productive, c’était aussi savoir quand s’arrêter ? Un moment de repos n’est pas un vide : c’est une recharge. C’est un moment où le corps récupère, où le mental se pose, où l’inspiration peut émerger.

S’autoriser à ne pas être optimale

Il est sain d’avoir des journées lentes, doutes, improductives. Elles font partie du cycle. Les accepter, c’est aussi s’accepter pleinement.

Des routines de repos assumées

Certaines femmes trouvent leur équilibre dans des rituels de pause : lecture, bain, marche en silence, respiration consciente, sieste, méditation… Ce ne sont pas des récompenses après l’effort, ce sont des composantes essentielles d’une vie équilibrée.

L’idée n’est pas d’ajouter une pression supplémentaire (il faut bien se reposer) mais de créer un espace où le repos est autorisé, respecté, et intégré à son quotidien.

Un changement de génération en cours

Aujourd’hui, de plus en plus de femmes choisissent consciemment de briser ces schémas. Elles montrent à leurs enfants, à leurs proches, qu’une femme peut être forte tout en prenant soin d’elle, qu’elle peut dire non, qu’elle peut ralentir sans perdre sa valeur.

En faisant ce travail pour soi, on ouvre la voie à une culture du repos plus saine, plus juste, et surtout plus humaine.

Pour aller plus loin

Vous souhaitez apprendre à mieux équilibrer vos temps de repos et d’activité ? Lisez aussi :
Comment identifier vos périodes de travail les plus productives ?

Et si vous sentez que vous avez besoin d’un cadre bienveillant pour avancer à votre rythme, accompagnée d’autres femmes qui vous comprennent :
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