Avoir une marraine qui te ressemble : pourquoi la représentation compte dans le mentorat ?

Lorsqu’on évoque le mentorat, on pense souvent aux compétences à transmettre, aux conseils à donner, ou encore aux opportunités professionnelles qu’il peut ouvrir. Mais un élément essentiel est parfois négligé : le pouvoir de l’identification. Avoir une marraine qui te ressemble, c’est plus qu’un confort émotionnel. C’est une nécessité pour beaucoup de jeunes femmes noires en quête de repères dans des environnements où elles sont encore trop peu visibles.

Se voir dans l’autre : le miroir identitaire

Le concept de miroir identitaire est fondamental dans la construction de soi. Dès l’enfance, nous cherchons à nous identifier à des figures qui nous ressemblent pour comprendre ce que nous pouvons devenir. Ce mécanisme ne s’éteint pas à l’âge adulte. En entreprise ou dans l’enseignement supérieur, il reste crucial de croiser des femmes qui partagent une partie de notre vécu, de notre culture, de notre apparence. Ce que l’on voit influence profondément ce que l’on croit possible.

Sans représentations positives qui leur ressemblent, certaines jeunes femmes doutent de leur légitimité, même lorsqu’elles ont les compétences. Le doute s’installe : “Est-ce que je peux vraiment y arriver dans ce milieu ?” Une marraine qui partage une trajectoire similaire vient déconstruire ces freins en offrant un modèle incarné de réussite.

Plus qu’un modèle, un espace de sécurité

Une marraine qui nous ressemble ne se contente pas d’inspirer : elle comprend. Elle sait, sans qu’on ait besoin de trop expliquer, ce que cela signifie d’être souvent la seule femme noire dans une salle, de sentir le poids des stéréotypes, de devoir faire ses preuves deux fois plus. Cette compréhension instinctive crée un espace d’échange sincère, où l’on peut aborder les vraies questions sans crainte d’être jugée ou incomprise.

Ce lien de confiance favorise un accompagnement profond, où la marraine peut non seulement conseiller sur les codes du monde professionnel, mais aussi aider à les contourner, les interroger, voire les réinventer.

Dépasser l’exception, construire la norme

Chaque fois qu’une femme noire devient marraine, elle participe à changer la norme. Elle prouve que la réussite n’est pas une exception mais une trajectoire possible et accessible. Son rôle ne s’arrête pas à transmettre : elle ouvre la voie à une nouvelle génération qui n’aura pas à se battre pour être vue, mais pour être choisie, écoutée, célébrée.

Encourager le mentorat basé sur la représentation, ce n’est pas enfermer dans une identité unique. C’est au contraire reconnaître l’impact du vécu commun dans la transmission de la confiance. C’est offrir des repères pour que chacune se sente capable de se projeter loin, haut, et surtout pleinement elle-même.

Représentation et transformation collective

La représentation a un impact individuel, mais aussi collectif. Plus les jeunes femmes noires accèdent à des rôles visibles grâce à l’accompagnement de marraines qui leur ressemblent, plus elles créent une dynamique de transformation dans leur environnement. Elles deviennent à leur tour des figures d’inspiration, des références pour d’autres.

Ce cercle vertueux est essentiel pour faire évoluer les organisations. En favorisant des mentorats fondés sur la représentation, on transforme en profondeur la culture professionnelle en y intégrant des récits multiples, souvent invisibilisés.

Avoir une marraine qui te ressemble, ce n’est pas une faveur. C’est une stratégie puissante pour construire une carrière alignée, éclairée et ancrée dans une confiance profonde.

Pour approfondir la réflexion sur la force de la représentation et sur l’importance d’être soutenue dans son parcours, découvrez l’article suivant :
Le regard qui change tout : quand quelqu’un croit en vous

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